Prendre Ensure : qui peut en bénéficier ? Ce qu’il faut savoir

36 % des adultes hospitalisés souffrent de dénutrition : ce chiffre bouscule les idées reçues. Un complément nutritionnel oral n’est pas toujours destiné aux personnes âgées ou hospitalisées. Des adultes actifs en convalescence y recourent aussi, et certains sportifs l’intègrent à leur routine sans avis médical. Pourtant, l’utilisation inappropriée de ces produits expose à des déséquilibres ou à des interactions inattendues.

La réglementation encadre leur commercialisation, mais les critères d’attribution varient selon l’âge, l’état de santé ou les objectifs nutritionnels. Les indications, les contre-indications et les apports diffèrent d’une formule à l’autre, rendant le choix complexe face à une offre grandissante.

Les compléments nutritionnels oraux : à quoi servent-ils vraiment ?

Les compléments nutritionnels oraux se sont installés au cœur de la prise en charge de la dénutrition, qu’elle soit conséquence de l’âge, d’une maladie chronique ou d’une période de convalescence. Leur mission : fournir une dose concentrée de protéines, vitamines et minéraux, à avaler rapidement, sans préparation, pour renforcer l’organisme là où l’alimentation classique ne suffit plus.Pendant une maladie lourde, après une opération, ou face à une perte d’appétit brutale, ces produits aident à limiter la perte de poids involontaire et à préserver la masse musculaire. Certains patients sous chimiothérapie ou certaines personnes âgées voient leur appétit fondre soudainement. Les apports alimentaires classiques ne couvrent plus les besoins, même en privilégiant des aliments riches en protéines. Dans ces situations, atteindre les quantités recommandées devient difficile ; les compléments prennent alors le relais.

Pour mieux comprendre les possibilités, voici quelques exemples de formats proposés :

  • Boissons lactées, crèmes dessert ou potages enrichis : chaque présentation vise des besoins ou des goûts bien spécifiques, pour faciliter la prise et l’acceptation.
  • Les recettes se distinguent notamment par leur teneur en protéines (souvent entre 10 et 20 g par portion) et leur contenu en micronutriments.

La diversité des compléments alimentaires sur le marché impose une sélection attentive. Certains produits affichent des allégations santé contestables ou promettent une « prise de masse » musculaire sans preuves tangibles. Il faut se référer au contexte médical, évaluer le risque de carences, tenir compte des contre-indications et suivre les recommandations des sociétés savantes.L’efficacité de ces suppléments ne se résume pas à leur consommation isolée. Ils s’intègrent dans une approche globale : rééducation nutritionnelle, activité physique adaptée, accompagnement par des professionnels. Prendre des compléments nutritionnels oraux ne consiste pas à remplacer l’alimentation, mais à soutenir la santé et le rétablissement de manière réfléchie.

Qui peut bénéficier d’Ensure et des boissons protéinées ?

Dans les hôpitaux, les diététiciens croisent chaque jour des patients touchés par une perte de poids involontaire ou une fonte musculaire accélérée. Les causes sont multiples : maladie chronique, cancer, chirurgie majeure, longue convalescence. Prendre Ensure ou d’autres boissons protéinées devient alors une mesure de soutien validée par la Haute Autorité de santé pour les situations de dénutrition avérée.La caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) prend en charge ces compléments pour les personnes ayant une pathologie diagnostiquée : maladies chroniques, suites opératoires, séquelles d’accidents. Même pour un salarié en arrêt de travail prolongé avec perte de poids nette, la prescription peut s’avérer pertinente, notamment pour préserver la masse musculaire et faciliter le retour à l’emploi. Les bénéficiaires d’une pension d’invalidité ou ceux concernés par une maladie professionnelle sont également concernés.

Les profils qui peuvent se voir prescrire ces boissons sont variés :

  • Personnes âgées fragiles
  • Patients atteints d’un cancer
  • Salariés en arrêt longue durée ayant perdu de la masse musculaire
  • Adultes en rééducation nutritionnelle après un accident

Toutefois, la prescription reste l’affaire du médecin. L’état de santé global, la coexistence d’autres maladies et l’objectif nutritionnel déterminent la stratégie. Il faut aussi éviter les usages détournés : chez les sportifs amateurs ou les personnes sans justification médicale, la supplémentation n’est pas dénuée de risques.

Bien choisir son complément selon l’âge et les besoins spécifiques

On ne sélectionne pas au hasard son complément nutritionnel. Les besoins varient à chaque âge de la vie. Passé un certain cap, la préservation de la masse musculaire devient prioritaire : l’avancée en âge s’accompagne d’une fonte naturelle, souvent associée à une baisse de l’appétit. Atteindre les apports protéiques recommandés devient alors un défi quotidien. Pour ces personnes, il faut opter pour des compléments riches en protéines, mais également en vitamines et minéraux comme la vitamine D, le calcium ou le zinc, pour préserver à la fois la force musculaire et la solidité des os.Chez l’adulte plus jeune, les besoins changent. Après une intervention chirurgicale, un accident ou face à une maladie chronique, il s’agit surtout de reconstruire les réserves de protéines et de stabiliser le poids. Les formules doivent être ajustées au métabolisme et à la situation. Le recours au médecin ou à un professionnel de santé est indispensable : c’est l’adaptation individuelle, tenant compte de l’état de santé et du risque de carence, qui fait la différence.

Voici les principaux axes à considérer pour adapter le complément à chaque situation :

  • Préserver la masse musculaire : privilégier les formules protéinées, ajustées à l’âge.
  • Prévenir la perte de poids : associer protéines, apport calorique et micronutriments.
  • Satisfaire des besoins spécifiques (maladie, récupération) : ajustement du type et de la quantité sur conseil médical.

Face à l’abondance de compléments alimentaires, il est judicieux de lire attentivement les étiquettes. Certains produits ciblent la prévention, d’autres la récupération musculaire, d’autres enfin compensent des déficits avérés. Examiner la composition, le mode de prise et la compatibilité avec d’autres traitements permet d’éviter les mauvaises surprises.Homme d

Surconsommation et précautions : ce qu’il faut savoir avant de se lancer

Choisir de consommer Ensure ou un autre supplément doit se faire avec discernement. Chercher à maximiser les apports n’est pas toujours une bonne idée : la surconsommation peut provoquer des déséquilibres. Un excès de protéines, en particulier, peut solliciter inutilement les reins, surtout en cas d’insuffisance rénale passée inaperçue. Trop de vitamines ou de minéraux, et ce sont d’autres complications qui guettent : troubles digestifs, hypercalcémie, interactions avec certains médicaments.

Avant de se lancer, mieux vaut s’interroger sur la pertinence d’une supplémentation. Un professionnel de santé saura évaluer le véritable besoin, ajuster la dose et vérifier la compatibilité avec d’éventuels traitements. Le dialogue avec le médecin traitant reste indispensable, en particulier pour les personnes suivies pour une maladie chronique ou prises en charge par l’assurance maladie.

Pour limiter les risques, gardez en tête ces points de vigilance avant d’entamer une supplémentation :

  • Évaluer d’abord les apports nutritionnels réels.
  • Signaler toute maladie chronique ou traitement en cours lors de la prescription.
  • Respecter la quantité conseillée, sans excès ni improvisation.

Les boissons enrichies ne représentent pas une solution miracle contre les carences. Un régime alimentaire diversifié, associé à un suivi régulier des paramètres biologiques, s’avère souvent plus efficace qu’une supplémentation systématique. Le meilleur choix consiste à adapter la solution à chaque personne, en lien avec le médecin et, si nécessaire, la caisse primaire d’assurance maladie. Au bout du compte, l’enjeu n’est pas de remplir un verre, mais bien de retrouver de l’élan et de l’équilibre, au rythme de sa propre santé.